Venezia
J’ai vu Venise, je m’y suis promené. Je ne peux pas l’oublier. J’ai voulu me faire une Venise de poche, que je peux avoir chez moi. Que choisir? L’eau? L’architecture? Botticelli? L’insouciance du carnaval et des années folles? Les gondoles? TOUT.
Si je veux voir tout cela j’aurais dû me multiplier et voleter sans répit, comme un essaim de papillons, c’est épuisant. Je laisse donc ma fenêtre fermée.
Plus tard, ma tête reposée, je meurs d’impatience pour revoir tout à la fois. J’ouvre la fenêtre: tout est là.
La géologie nous apprend ou que là où il y a de la terre il y a eu la mer et là où la mer nous empêche d’apercevoir le fond il peut y avoir eu des terres englouties. On discute encore de l’existence d’un pays englouti appelé Atlantide. Pourquoi aller chercher si loin et si profond l’intéraction des flots et de la terre habitée ? Nous avons, à quelques kilomètres de nous et très proche dans notre imaginaire, la ville unique et éphémère de Venise. Pourquoi éphémère, direz vous ? Parce qu’elle disparaîtra un jour pas très lointain, et que sa beauté ne date pas des ères géologiques, ni même pas de notre cher Empire Romain dont nous sommes, ou devrions être, si fiers. L’épithète ephémère m’a échappé dans un accès de future nostalgie. Non, ne poussons pas une complainte absurde! Venise est éternelle. Nous parlons encore des 7 merveilles du monde dont il ne reste que quelques ruines, comment l’humanité pourrait, un jour, avoir oublié Venise. ? Mon gondolier-scaphandrier du futur, voguera à la recherche de ses canaux, du campanile, en parcourant les abysses marines jusqu’à s’apercevoir qu’il ne peut pas s’empêcher de soupirer à l’endroit où des siècles ou des millénaires avant sa naissance un pont portait ce nom. Observateur ne te limite pas à rêver ouvre la fenêtre et tu te trouveras à Venise, tu peux la toucher, ne t’en prive pas.
MNÉMOSINE (la Mémoire) à Venise
Ce tableau représente de la manière la plus explicite possible, sous forme de collage, l'empreinte qui reste dans la mémoire humaine, qui est celle du peintre, d'êtres et d'évènements. C'est ainsi qu'on peut y voir des personnes chères de notre époque des personnages historiques et mythologiques, le tout entre le ciel et la lagune vénitienne. D'autres lieux pourraient avoir eu le même rôle, mais Venise, par sa beauté inégalée, est unique pour être le berceau des souvenirs.
Après une lecture de Houellbeck (Mars 2014)
Les différents Arts se complètent et dialoguent souvent entre eux. On n’en est que rarement conscients, sauf lorsqu’un artiste avoue ce qu’il doit à une autre branche de l’Art. Un des exemples frappants est la composition de Listz dont le titre est « Après une lecture de Dante ».
Ne cherchez pas à reconnaître dans mon tableau autre chose que le titre du roman d’Houellebeck « La carte et le territoire ». Et pourtant c’est le même effet de miroir déformant qui a été utilisé ici.
De nombreux liens invisibles relient les deux fragments de cartes routières à la représentation des monuments : St Marc pour Venise et la Cathédrale pour Palma.
Venise, tout en étant une ville d’ordre et de commerce se défoule dans son Carnaval. Les ruelles sombres, silencieuses et mystiques du quartier de la Cathédrale de Palma de Majorque se nourrissent du soleil écrasant que les touristes nordiques avalent goulûment pendant leurs courtes vacances.
La mer relie ces deux villes. Que serait la mer sans les navires qui la sillonnent tout en reliant les hommes et les coutumes ?
Les éléments de ce tableau sont directement issus de cette réflexion, sans oublier que, derrière un monde actif, marchand, festif se trouve le monde végétal, vert, agricole qui le nourrit.